Le désert Badain Jaran est le 3e plus grand désert du monde, on y voit les dunes les plus hautes qui puissent exister sur Terre.
La Chine : introduction
Je l’avais pressentie cette Chine inaccessible et différente. Elle allait être immense et puissante, comme une violente secousse. Elle pourrait me faire trembler, me retourner le cœur et me plaquer au sol, moi, tout petit rien. Je serai un minuscule grain de sable au milieu de nulle part.
Une autre Chine
Le désert Badain Jaran allait me toucher, au plus profond de moi alors que je ne laisserais que des traces éphémères dans son sable. Il allait me réveiller et bousculer mes repères, mes convictions. C’était un monde improbable fait de courbes, de lacs dans le désert et de neige salée… Le soir, il me conterait ses songes avant la nuit. La légende disait qu’il existait une Cité Interdite entre les milliers de cimes couleur miel, construite par de courageux artisans qui avaient utilisé les pierres de la lointaine montagne Tian et de celle de Yabulai. Près du petit monastère, aux pieds des immenses falaises de sable du plateau d’Alashan, le lac magique Miao Haizi assurait aux rares moines de passage un ruisseau d’eau douce pour récompenser leurs prières.
La finalité de mon voyage en Chine était la découverte du désert Badain Jaran, ainsi chaque mile parcouru, chaque avion pris, et tous ces kilomètres en voiture m’avaient rapprochée lentement de ce moment. Comment alors ne pas finir par idéaliser ? Avec le peu d’informations trouvées sur le web, l’imagination allait bon train. Ça galopait dans ma tête et j’avais peur d’être déçue. Mais je ne me doutais pas. Non, évidemment on ne peut imaginer l’impensable.
Road Trip dans le désert Badain Jaran
Tout est nouveau.
Car ici, l’aventure s’exalte, la route n’existe plus, il faut réapprivoiser ses sens pour interpréter les ondulations du massif, capter les arêtes trop vives et les sommets plus doux et peut-être trouver son chemin. Un danger sublimé, celui de se perdre dans des paysages inimaginables. C’est un risque à prendre, on devient déraisonnable dans la passion. Et ce lieu déchaîne les plus sages.
Les sables se grandissent, les dunes aussi hautes que des montagnes sont pourtant stables comme la pierre. C’est un univers dunaire laissant resurgir entre ses bosses l’eau des glaciers tibétains des Monts Qilian. C’est un désert comme aucun autre, fait de démesure et de contrastes.
Sur les bords d’un lac, entre glace et cristaux de sel, le sable devient blanc comme la neige. Les touffes d’herbes séchées font un halo jaune subtil. Au centre le bleu émeraude de l’eau rompt avec l’harmonie parfaite et le camaïeu infini qui règne sur ces terres. Les centaines de lacs du désert Badain Jaran sont autant de pupilles tournées vers les cieux. Il semblerait que notre planète est vivante et qu’elle scrute l’espace.
Y trouve-t-elle des réponses ? Pas sûre puisqu’aux confins des déserts de Gobi et du Taklamakan plus rien n’a de sens à part vivre l’instant présent.
Cet autre monde : le désert Badain Jaran
C’est ainsi que j’ai mis les pieds dans un nouveau monde ou plutôt l’ancien. Celui encore vierge où seuls le vent et le soleil façonnent les paysages. Levant la tête vers les lacs et fermant les yeux sur le ciel, j’ai voulu me perdre dans les dunes et confondre le ciel avec son reflet. Courant vers les troupeaux qui errent librement, j’ai tout oublié. A force de jouer avec les éléments, comme pour rompre les arrondis, j’ai traversé ce tableau parfait et en suis sortie autre.
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