Vous souhaitez faire de la montgolfière mais vous hésitez ou vous ne savez pas à qui vous adresser. Il est vrai qu’un baptême de l’air en montgolfière est une véritable aventure pleine d’émotions.
Je vais essayer de vous retracer cette journée de juin en Ardèche, non loin d’Annonay, berceau de l’aérostat. La promenade dans le ciel était le prolongement logique d’une journée passée au sein de la maison natale des frères Montgolfier. J’avais tout appris des secrets de fabrication de ces ballons d’air chaud qui s’élevaient plus haut que l’air froid. Je m’étais prise de tendresse pour ces deux inventeurs assez fous pour tenter l’impossible. Et ainsi, plus de 200 ans après, cela me permettait de faire l’expérience qui allait suivre.
Faire de la Montgolfière, témoignage d’une émerveillée
Quand tu as peur de faire de la montgolfière
Au Clos de Lapras, le jour de l’envol
Une sonnerie irritante m’agresse le tympan, je lève une paupière, rien. Je suis plongée dans un noir d’encre. Quelque chose de dur heurte mon coude alors que je cherche à tâtons l’interrupteur. C’est pas chez moi ça, mais où suis-je ? Le brouillard dans ma tête se dissipe petit à petit. Pas humain d’être réveillée si tôt. Je suis assise en tailleur sur un lit plus grand que mon propre salon. À la lueur de la lampe de chevet, j’observe avec attention ce que je n’ai pas encore vraiment eu le temps d’apprécier. Je suis arrivée dans cette maison d’hôtes tardivement hier, épuisée par une grosse journée entre trajet en train et visite d’Annonay. Un spa aurait été bien venu mais je n’en avais plus la force, quel gâchis ! Je suis certaine qu’il y avait un confortable peignoir à revêtir.
Il ne faut pas m’en vouloir, à 5h30 je suis de mauvaise humeur si je ne dors pas. La chambre, elle, est chaleureuse, au sol le parquet grinçant m’a tout de suite mise dans l’ambiance du lieu. Une belle demeure à l’ancienne entièrement rénovée, c’est du haut de gamme. La cheminée trône entre les immenses fenêtres par lesquelles je me remémore, de la veille, les grandes pelouses bordées d’arbres centenaires. Un parc de 3 hectares, juste ça. Je prendrai bien des airs de princesse devant le miroir en étain. Mais là, il fait trop sombre, y a juste quelques rais de lune qui m’indiquent un ciel sans nuage. Du moins, c’est ce que j’espère, et surtout pas de vent à Quintenas, enfin un maximum de 15km/h ferait l’affaire.
Voler en ballon, oui mais non
Non, pas de passion soudaine pour la météo. C’est juste qu’aujourd’hui je vais faire quelque chose d’un peu fou qui nécessite une grande organisation et des précautions monstres. Je vais faire de la Montgolfière en Ardèche.
Depuis 3 jours je ne dors plus. Ne parlons pas d’hier soir, j’étais en transe. M’imaginer à plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol sans aucun filet de sécurité, ça fait travailler la partie raisonnable de mon cerveau. Pas de parachute, pas de casque ou de gilet de sauvetage, ni même une flopée de pigeons ? Oui je sais bien, ce n’est pas Walt Disney mais quand même, je souhaite que la journée soit magique du début à la fin.
Les préparatifs et manœuvres avant le vol
On arrive sur l’esplanade à l’aube, un champ vert mouillé est dégarni de tout ce qui pourrait faire entrave au ballon d’air chaud. Il y a là trois 4×4 qui transportent leurs passagers et une montgolfière chacun qu’ils placent à bonne distance les unes des autres. J’ai encore les yeux qui piquent. C’était difficile de contempler le merveilleux petit déjeuner préparé par Géraldine, notre hôte. Et, bien malheureusement, de n’être capable, à cette heure matinale, que d’avaler un simple thé, le ventre noué.
J’ai quitté Le Clos de Lapras avec des tas de regrets, j’aurais aimé me promener autour de la Bastide en pierre du XVIIème siècle et m’allonger sur un transat au bord de la piscine, me détendre devant un bon film dans la salle de cinéma super High-tech ou profiter du salon si parfaitement décoré et m’extasier devant les détails chinés par les habitants de ce gîte. Tout y est fait avec goût et dans un souci de confort grand luxe. Je suis admirative devant une telle qualité de prestation et totalement frustrée d’avoir fait ce passage éclair. Heureusement l’équipe de pilotes qui nous reçoit a prévu quelques croissants et du café.
Les montgolfières en piste de décollage
Quelqu’un pour tenir la toile comme ça. Les gars de Montgolfières & Cie, JP et Grégory, s’activent depuis un moment déjà tandis que le jour naît derrière les arbres. Placer la nacelle, dérouler le ballon, l’étaler minutieusement. Ils nous prennent à partie sur la fin des préparatifs.
Quand, des sortes d’énormes ventilos commencent à envoyer l’air, la bâche se gonfle tout doucement. L’organisation est telle que l’on ne voit pas le temps passer. Il règne une ambiance détendue mais extrêmement professionnelle, je sens que ce sont des bons, on peut leur faire confiance.
Depuis combien de temps nous sommes là ? je ne sais pas, 1h ou 2h, pas important puisque rien n’est pénible. Je vais et je viens entre les ballons, à la recherche de la lumière qui transperce les tissus tendus, entre les cordes et les rayons d’argent. Le moindre détail est une nouveauté, un événement. Regarder l’aéronef se soulever très lentement est un phénomène particulier. Le ballon parait aussi lourd qu’il n’en est léger au point de léviter. Je m’évertue à retenir mes oh et mes ah afin de me concentrer sur la prise de photos, mais j’avoue que je suis impressionnée.
Le vol en montgolfière
L’agitation au décollage de l’aérostat
Soudain tout s’accélère, pendant que le soleil se pointe derrière nous, la montgolfière s’est redressée fièrement et il est temps d’embarquer. Et même, sans plus attendre, on nous stocke littéralement. Je n’avais jamais pensé à ce petit désagrément là. La nacelle semble minuscule quand on est 8 dedans. Esquichés. J’exagère mais moi qui n’aime pas la promiscuité je suis servie. Je bouffe les cheveux de ma collègue de droite et j’ai le bras du manœuvre qui s’agite tout près de moi. Au dessus de ma tête, les deux brûleurs sont vraiment très / trop proches. C’est pas comme si j’étais inquiète hein, mais il se trouve que j’apprécie mes cheveux…
Il n’y a plus qu’une corde qui nous rattache au sol, on sent toute la tension exercée par la chaleur propulsée au sein de la baudruche. Le zeppelin veut se faire la malle !
Faire de la montgolfière, les premières impressions de vol
Libre. On s’élève, enfin je crois, pas de moteur ni de secousse, c’est étrange. Le poids de ces dernières heures s’envole aussi. Tout le monde glousse sauf une petite vieille qui ne pipe pas un mot. Elle a l’air super concentrée… ou c’est la sénilité, elle ne capte pas ce qui lui arrive. En tous cas, je la comprends, je suis un peu comme elle. J’aime bien observer dans le silence. Mais là, derrière, ça papote, ça s’angoisse, ça gesticule. Ça exulte le stress en débitant des romans. J’aimerais être seule avec le commandant de bord. Je ne suis pas franchement attirée par l’uniforme mais celui là semble peu loquace et ça me plait.
Confiance et ballon d’air chaud
Finalement elle est parfaite ma place dans l’embarcation, tout près du seul professionnel à bord. Je n’ai pas peur, non, je suis pragmatique. C’est bien un engin que je serais incapable de contrôler, dans cette histoire de courants d’air, de chaud et de froid et de distance à interpréter, je préfère faire confiance, aveuglément. Faire de la montgolfière, c’est avant tout se laisser porter, mettre sa vie entre les mains d’un inconnu pendant plusieurs minutes. Est-il à la hauteur ? Que fera-t-il en cas d’intempéries, d’obstacle ?
Un pilote de montgolfière champion de France
Certainement que nos navigateurs savent tout ça, le père de Grégory était déjà pilote d’aérostat dans les années 70. Il a dû connaitre ce sentiment, pour apprendre à manœuvrer, toutes ces interrogations légitimes. Une grosse responsabilité à assumer. Comme pour palier à nos questions intérieures, on a rapidement droit à un éventail des compétences de Jean-Philippe. Il nous fait graviter au dessus d’un village et redescendre lentement, si bas que l’on pourrait quasiment sauter sans se faire mal. Un champ de blé chatouille la nacelle et on salue des gens qui prennent le petit déj sur leur terrasse. On passe un mur d’arbres sans broncher et là on monte.
Haut, plus haut, bien plus haut que je ne pouvais l’imaginer. On voit le Mont Blanc se dessiner en contre-jour. 2000 m de vide sous la paille tressée. Je ne savais pas que c’était possible. L’adrénaline rend euphorique, je me sens si bien. 2000 m putain. Je tiens fermement mon appareil photo en dehors de l’habitacle, je ne ressens aucune frayeur mais plutôt une plénitude face au spectacle. Le calme s’est installé à bord. Seul le brûleur fait du raffut. Par moments. C’est une grande émotion que je découvre dans le ciel d’Ardèche. Les deux autres montgolfières semblent danser autour de nous ou bien c’est nous qui changeons constamment de cap. Je perds mes repères dans tout ce bleu.
Les sensations à bord d’une montgolfière
Le vol en montgolfière, c’est lent et silencieux, on pourrait croire parfois qu’on fait du sur place. Si haut, le paysage ne défile plus. La montgolfière suit le vent, on bouge vite mais rien pour en attester, pas même le mouvement de nos cheveux puisque l’on suit les courants d’air. C’est très étonnant et il faut le vivre pour le comprendre.
Après avoir touché les étoiles et caressé de nos yeux les monts lointains, le pilote de la montgolfière s’accroche à son talkie-walkie comme à une ancre posée au sol. C’est le fil d’Ariane qui nous permettra de revenir à la terre ferme. Les hommes échangent leurs positions de manière hachurée, sur un fond de friture, le brûleur et la radio rivalisant de crachottis. Un petit concert qui m’annonce la redescente.
L’atterrissage en montgolfière
Oh déjà ? J’avais atteint la sérénité là-haut, il y avait quelque chose de bien plus éblouissant dans ce ciel ardéchois que le soleil, un truc incroyable qui m’est tombé dessus pendant ce vol. Le laisser-aller. Je me revois fermer les yeux et profiter d’être une petite plume dans les cieux.
Le ballon se laisse glisser passivement jusqu’au sol et c’est seulement sur les derniers mètres que je sors de ma léthargie. Soudain les consignes du navigateur sont autoritaires et non négociables. Je saisis des poignées sorties de nulle part et m’accroche pendant que mon cœur décroche. J’ai la trouille. On vise un champ mais on passe une route et on est déjà à terre. Je n’ai rien compris, rien anticipé, comme au décollage en fait. Mais je suis entière et émerveillée comme une enfant. Encore !
Montgolfières & Cie
En Ardèche du Nord, où faire de la montgolfière ?
Vers Annonay, à Quintenas avec Montgolfières et Cie, deux passionnés de Montgolfières qui nous emmènent avec eux dans le vent. De vrais professionnels depuis plus de 15 ans, ils enchaînent les championnats de France de Montgolfière et les vols de loisirs.
Quand faire de la montgolfière ?
Pour éviter les rafales de vent, un vol en montgolfière se fait très tôt le matin ou en fin de journée et toute l’année.
Combien coûte un vol en montgolfière ?
Dans le ciel des frères Montgolfier, au dessus des montagnes du Haut Vivarais et de la Vallée du Rhône, faire de la montgolfière coûte environ 200 euros pour un peu plus de 1h de vol.
Où dormir pour un séjour à Annonay avec vol en montgolfière ?
Le Clos de Lapras pour des vacances à Annonay
Maison d’Hôtes de charme gîte 4 épis offrant un cadre de nature exceptionnel dans un parc de 3 ha vers Annonay. Dans une bastide en pierre du 17e s., 3 chambres d’hôtes, chacune dans leur couleurs et ambiance. Les espaces communs sont très spacieux et riches en décoration et confort. Par ailleurs, il y a aussi une très grande partie indépendante qui fait office de gîte pour louer à la semaine. Idéalement situé en Ardèche Verte, entre Annonay et Quintenas, parfait pour un séjour à thème montgolfière ! Et les propriétaires sont adorables. Mon coup de cœur de ce voyage avec un très bon rapport qualité / prix.
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